Exposition Architecture et Urbanisme 1950 – 1990
1 – Métamorphoses de la cité
Michel Grandnom (1924-1992)
Né à Troyes en 1924, il est diplômé de l’École supérieure d’architecture de Paris en 1949 et revient à Troyes où il fonde son agence. Il œuvre en grande partie pour la reconstruction de la ville de Troyes dans les années 1950 avec la protection du secteur sauvegardé et la création de logements collectifs et de maisons individuelles.
Michel Marot (1926-2021)
Né à Troyes, il entre à l’École nationale des Beaux-Arts en 1945, à l’atelier Leconte. Diplômé en 1950, il suit les enseignements de Walter Gropius à Harvard (États-Unis). Grand Prix de Rome en 1954, il obtient son séjour à la Villa Médicis où il conçoit l’église Sainte-Agnès de Fontaine-lès-Grès (Prix de l’Équerre d’argent en 1963). Architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, il fonde en 1959 le cabinet MTA avec son associé Daniel Tremblot. Ils sont rejoints par Jean-Louis Nouvian, Didier Quillard, Maurice Guerlain, Pierre Blain et Georges Fidon (avec qui il crée la Villa Arson à Nice en 1960, labellisée « Architecture contemporaine remarquable »). À Troyes, il œuvre pour la réhabilitation du centre historique (plan du secteur sauvegardé, rénovations des hôtels du Petit-Louvre et de Marisy, création de l’église Saint-Bruno).
2 – Renaissance des quartiers
Constructions en pierre
Dans les années 1950, de multiples immeubles sont construits et nombreux sont en pierre. Par exemple, le quartier du Premier-Mai ou encore les immeubles avenue Pierre-Brossolette et rue des Gayettes, offrent un aperçu de la reconstruction. Le matériau de prédilection n’est pas encore le béton armé, puisque celui-ci est massivement utilisé pour les superstructures détruites pendant la guerre, tels que les ponts.
Quartier du Premier-Mai, Troyes, 2022
©Ville de Troyes, Amin Chaker
Rue des Gayettes, Troyes, 2022
©Ville de Troyes, Amin Chaker
3 – Quartiers ex-nihilo
4 – Lotissements de l’agglomération
Lotissement du Château-des-Cours (Saint-Julien-les-Villas)
Le domaine où se trouvait le Château des Cours, détruit en 1945, a appartenu à mesdames Grison et Volmerange. Elles vendent leur propriété à la Société Troyenne d’Aménagement Immobilier le 18 décembre 1942 dans l’objectif d’en faire un lotissement. Cette société revend le terrain pour 5 millions de francs en mars 1969 à la société « L’hérisson et compagnie ».
Le projet de lotissement se concrétise en 1974 avec la Société Anonyme d’Habitation à Loyer Modéré, Mon Logis, sous le nom de S.C.I. Résidence du Château des Cours. Le cabinet d’architectes Marot et Tremblot travaille sur les « pavillons en bande ». En 1975, le groupement d’habitation comprend 150 lots dont une partie est à destination de la vente (n°143 à 150) et une autre partie pour la vente et la location (n°2 à 142). Certains lots sont préalablement prévus pour la vie du quartier : un espace pour un transformateur EDF, un autre pour les espaces verts communs, pour la voirie afin de penser la circulation intérieure, et il y a même un règlement pour la construction.
La préservation de l’espace naturel est notamment prévue d’après l’arrêté préfectoral n°74-5974 : « un plan où chacun des lots du lotissement où figurent les arbres les plus importants sera dressé par le géomètre à la demande de l’architecte, afin que l’emplacement des constructions soit édifié de telle façon que le maximum d’arbres existants au moment de la prise en possession du terrain puisse être conservé. Aucun arbre ne sera arraché sans l’approbation du lotisseur. »
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Croquis façades, Marot et Tremblot, années 1970
© UDAP Aube, Michel Marot et Daniel Tremblot
Lotissement, Château des Cours, Saint-Julien-les-Villas, 2022
© BC Drones, Ludovic Charpentier
5 – Urbanisme en réflexion
Didier Quillard (1924-2021)
Ancien vice-président de la SAT (Sauvegarde et Avenir de Troyes), né en 1924 à Paris, diplômé en architecture de l’École nationale des Beaux-Arts de Paris, il s’installe à Troyes après-guerre et rejoint le cabinet Marot et Tremblot. À Troyes, il réalise l’urbanisme et l’architecture du quartier du Gros-Raisin, l’aquarium du Théâtre de la Madeleine ou encore, la restauration de la ferme cistercienne de Beaumont, à Cunfin.
Immeuble, quartier du Gros-Raisin, Troyes, 2022
© Ville de Troyes, Amin Chaker
6 – Réseaux de commodités
Châteaux d’eau de l’agglomération
Buchères, construit en 1978,
réservoir de 1 000 m3
© Ville de Troyes, Amin Chaker
Clérey, réservoir de 1 200 m3,
construit en 1964
© Ville de Troyes, Geoffrey Corniau
Rosières-près-Troyes, lié à l’étalement urbain vers Bréviandes et Rosières
© Ville de Troyes, Amin Chaker
7 – Réseaux routiers
Avenue Chomedey-de-Maisonneuve, les dates clefs
- 1973
Création d’une ZAD (Zone d’Aménagement Différé) de 15 hectares environ de part et d’autre de l’avenue, entre le Bouchon à la rue Brocard et de la rue de Preize à la rue Étienne-Pédron afin de créer une pénétrante bordée de grands immeubles (six étages en moyenne).
- 1976
Définition d’un périmètre opérationnel de 3 hectares (devenu aujourd’hui l’écoquartier des Tauxelles).
- 1980
Fin de l’aménagement de l’avenue Chomedey-de-Maisonneuve. Volonté de la ville de stopper la densification « sous forme de canyon urbain » (grands immeubles qui bordent un axe). Des réflexions pour corriger le plan paysager émergent au début des années 1980.
8 – Architectures d’éducation
Le label « Architecture contemporaine remarquable »
Créé en 2016 par le ministère de la Culture, le label « Architecture contemporaine remarquable » succède au label « Patrimoine du XXe siècle » créé en 1999.
Attribué par décision du préfet de Région, il a pour but de valoriser et de montrer l’intérêt de l’architecture récente, de moins de 100 ans, et qui n’est pas protégée au titre des Monuments historiques.
Dans l’Aube, dix sites sont labellisés dont sept à Troyes, comme la Piscine Lucien-Zins ou les habitations bon marché de la Villa Jules-Guesde.
9 – Architectures de loisirs
10 – Exemples architecturaux
11 – Exemples architecturaux
Michel Millochau (1907 – ?)
Il naît à Paris en 1907 et entre à l’École nationale des Beaux-Arts en 1924, devenant élève de Charles Nicod et Henri Deglane puis d’Alfred Recoura et Jean-Baptiste Mathon. Après plusieurs médailles en sculpture, modelage et dessin géométrique, il est diplômé en 1933. À Troyes, il dirige le Groupement des Architectes Reconstructeurs (GAR) et s’attelle notamment au « Projet de cité de relogement rue de la Planche-Clément » dressé en 1950. Il réalise la Chapelle Saint-Joseph-Ouvrier ou encore un immeuble d’habitation avenue Édouard-Herriot, tous deux emprunts des recommandations émises par Le Corbusier.